Tout savoir pour rouler au GPL


En France, plus 150 000 voitures fonctionnent au GPL, en Europe, plus de 7 000 000. L’argument de poids de ce carburant alternatif reste un prix au litre avantageux à la pompe, ajoutez à cela un bilan environnemental très positif et vous avez les clés du succès. Permis Pratique vous dit tout ce qu’il faut savoir pour rouler au GPL.


Le GPL n’est pas nouveau, mais connaît un regain d’intérêt grâce aux évolutions techniques récentes. De plus, une installation GPL pour un véhicule neuf ou d’occasion est parfaitement maîtrisée et reste totalement transparente pour le conducteur.

Le moins cher des carburants

Le prix particulièrement bas à la pompe pour le GPL reste sans aucun doute son atout principal. Ce prix au litre extrêmement favorable est le résultat d’une fiscalité allégée, notamment par une TIPP (0,06 € / l) réduite.

Le GPL carburant est normalisé en qualité (EN 589) c'est-à-dire qu’il répond partout en Europe aux mêmes critères, mais le GPL offre en plus deux atouts importants avec une disponibilité assurée à l’avenir et une grande stabilité des prix. Pour ce dernier point, le meilleur exemple reste l’évolution de son prix pour l’année 2008, c'est-à-dire pendant la flambée du pétrole. Entre janvier 2008 et janvier 2009 alors que le SP 95 et le gazole flambaient respectivement de 41 et 46 centimes, le litre de GPL ne connaissait une variation que de 0,09 €, renforçant du même coup son avantage face aux autres carburants. Mélange de gaz propane et butane, le GPL est issu à 65 % de l’extraction des champs de gaz et à 35 % du raffinage du pétrole, et c’est un produit inéluctable.

Le  GPL utilisé en carburant présente un débouché d’avenir pour la filière du gaz en Europe alors que sa consommation en usage domestique se réduit. Il est important de trouver de nouveaux débouchés.

Un avenir assuré

L’avenir du GPL est assuré, c’est un carburant disponible sans risque de rupture d’offre et qui de plus s’intègre parfaitement dans la politique actuelle de réduction des gaz à effets de serre, mais aussi de diversification des approvisionnements énergétiques.

Le GPL bénéficie enfin de l’appui des pétroliers qui ont besoin de ce débouché, ce détail garantit ainsi la possibilité de développer le réseau de stations-services. Enfin, le GPL présente l’avantage d’offrir un bilan environnemental très favorable, notamment par une réduction de 15 % du CO² par rapport à l’essence. Outre cette performance très intéressante, il n’émet pas de particules, ce qui lui permet de prendre l’avantage face au diesel, et émet 10 fois moins de NOx (oxyde d'azote) que l’essence.

Carte grise gratuite, ou presque

Les véhicules GPL peuvent bénéficier d’une carte grise totalement gratuite ou à 50 % du prix habituel, mais uniquement dans certaines régions. Mis à part la Lorraine et le Languedoc qui n’accordent aucune remise pour établir la carte grise d’un véhicule GPL, vous avez un vrai bénéfice à l’achat, surtout pour un véhicule neuf, mais les véhicules d’occasion sont également concernés. Attention dans ce dernier cas, la carte grise doit mentionner le GPL comme énergie.

Des avantages pour les entreprises

Pour les entreprises, le GPL présente beaucoup d’avantages économiques avec en premier lieu, les mêmes atouts au niveau du prix à la pompe et la gratuité de la carte grise que les particuliers. Mais le GPL est largement favorisé par d’autres dispositifs même si ces derniers sont moins importants que dans le passé.

TVS : Exonération pour moitié et pendant 2 ans de la Taxe sur les Véhicules de Société pour les véhicules en bi-carburation (essence/GPL), ou en totalité pour les véhicules en mono-carburation GPL.

Amortissement : Un véhicule de tourisme GPL peut bénéficier d’un amortissement accéléré sur 12 mois, dans la limite de 18 300 €. A noter également que l’amortissement du coût de la transformation GPL est possible.

TVA : La TVA sur le GPL est récupérable à 100 % pour les véhicules d’entreprises, particuliers ou utilitaires.

Le GPL présente dans bien des cas d’autres atouts pour un usage professionnel avec des réductions sur le coût des primes d’assurances, mais aussi le développement de tarifs réduits ou la gratuité pour le stationnement, et enfin l’accès à des zones de restriction de circulation en cas de pics de pollution. Si ce dernier avantage est un peu symbolique, il ne faut pas nier la principale difficulté pour un usage professionnel du GPL qui est de trouver des véhicules essence transformables pour une utilisation en entreprise.

Une technologie parfaitement maîtrisée

Dans l’imaginaire collectif, le GPL est trop souvent affublé d’une mauvaise image, qui n’a absolument plus cours. La technologie actuelle tout à fait au point permet d’offrir au GPL une totale transparence pour le conducteur. Les installations aujourd’hui en première ou seconde monte sont très efficaces. Avec l’expérience, l’intégration très aboutie des composants d’une installation et la qualité des nouveaux systèmes d’injection n’imposent aucune concession au quotidien.

La mise au point poussée des gestions électroniques a également permis de réduire la surconsommation entre le GPL et l’essence (de l’ordre de 20 à 25 %), mais aussi d’augmenter le confort d’utilisation qui est désormais l'égal d'un véhicule à essence, comme le démontrent tous nos essais. Les installateurs reconnus possèdent en outre toute l'expérience requise concernant la mise au point spécifique adaptée à chaque type de moteur.

Equiper une voiture essence

Contrairement à une idée reçue, le montage en deuxième monte ne s’apparente en rien à un bricolage, bien au contraire. L’installateur est un professionnel reconnu qui monte du matériel homologué et qui reçoit une validation finale par un agent de la DRIRE (Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement).

Concrètement, l’installateur GPL possède également une expertise pour la mise au point finale de la transformation GPL et de sa parfaite adaptation sur le véhicule concerné, mais n’a plus l’obligation d’obtenir un agrément depuis 2004.

Sur le plan technique, le montage GPL est possible sur toutes les voitures essence modernes ou presque. Néanmoins, les professionnels recommandent de procéder à une installation GPL sur un véhicule en très bon état ayant parcouru moins de 60 000 kilomètres et d’éviter également certains moteurs à haut rendement.

Depuis peu et grâce à la qualité de certains équipements GPL, le montage impose de moins en moins de contraintes.

Parking et stationnement d’une voiture GPL

Contrairement à une autre idée reçue, un véhicule GPL n’est pas interdit de parking souterrain.

En revanche après 2001, les véhicules GPL devaient disposer d’une soupape de sécurité pour accéder aux parkings souterrains, équipement qui était par ailleurs rendu obligatoire.
Bref depuis 2001 tous les véhicules GPL disposent d’une soupape de sécurité.

Un décret de 2006 a donc supprimé l’obligation d’apposition de cette interdiction totalement obsolète. Malgré cela, la plupart des parkings souterrains continuent de mettre en évidence un vieux panneau d’interdiction laissant supposer que l’accès est interdit à tous véhicules GPL ne disposant pas de soupape de sécurité, avec sa traduction en anglais.

Le CFPB, (le Comité Français Butane Propane) organise depuis peu une campagne auprès des bailleurs pour remplacer ces panneaux et mettre en place « Bienvenue aux véhicules GPL ». Il est évident que ces vieux panneaux laissent encore aujourd’hui une mauvaise image au GPL pour le grand public.

Le disque vert

Suite à une opération pilote menée à Bordeaux, le disque vert est un autre avantage du GPL.

Ce dispositif permet de stationner gratuitement dans les zones normalement payantes pendant 90 minutes pour les véhicules GPL, mais également GNV (Gaz Naturel pour Véhicules), électriques et hybrides.

Ce principe est désormais disponible dans une dizaine de municipalités. Le disque vert est à retirer avec la carte grise de la voiture soit auprès de la mairie, soit de la police municipale des villes concernées.

Dans tous les cas, pour en bénéficier, renseignez-vous localement.

Le GPL sans défaut ?

Le GPL présente de nombreux avantages et s’inscrit dans une démarche tout à fait moderne de l’utilisation de l’automobile. Si pour l’utilisateur, le GPL n’impose pas de différence avec la conduite d’un véhicule essence, il faut bien reconnaitre aussi que rouler au GPL comporte quelques particularités. La plus importante reste sans doute le nombre de stations (1 850), une sur six dispose d’une pompe GPL, mais beaucoup sont fermées la nuit. Dans le cadre d’une utilisation quotidienne et locale, aucun problème, de même que sur les autoroutes. En dehors de ces cas, les choses se corsent un peu et il est bon de préparer un long voyage loin de sa base.

D’un autre côté, grâce à la bi-carburation, une voiture GPL fonctionne également parfaitement à l’essence, il est donc possible d’additionner les autonomies offertes par les deux réservoirs. De même, il est assez rare de faire la queue à une pompe de GPL et c’est un atout lors des départs en vacances par exemple.

Par l’ensemble de ses qualités, le carburant GPL présente beaucoup d’avantages et permet d’offrir des prix de revient kilométriques très faibles. En revanche, pour profiter de tous les avantages de ce carburant et notamment de sa fiscalité très avantageuse, il faut se limiter à de petites voitures et suivre ainsi l’évolution actuelle du marché.
Cette caractéristique constitue ainsi peut-être la vraie nouveauté du GPL, mais lui permet de trouver de nouveaux débouchés très prometteurs.

Enfin, si le GPL n’est évidemment pas la solution alternative au pétrole et pour cause, ce carburant reste facilement disponible aujourd'hui, il est adaptable dès aujourd’hui à une partie du parc roulant et indispensable dans le mix énergétique de demain.

L’histoire du GPL

Le GPL est très contemporain et son arrivée en France et en Europe remonte à 1979, date à laquelle sa commercialisation comme carburant est autorisée, bien que le principe de fonctionnement remonte aux années 20.

Il y a tout juste 30 ans, les premières voitures équipées en France étaient principalement des taxis, avec des installations encore artisanales.

Au milieu des années 80, les choses s’améliorent sur le plan technique et la fiabilité est au rendez-vous. Sur le plan technique, le ou les carburateurs posent pas mal de problèmes que les systèmes d’injection vont résoudre efficacement.

À partir du milieu des années 90, le GPL va ainsi connaître une période d’évolution rapide avec une offre en avant-première importante et des aides fiscales conséquentes, mais tout de même contraignantes car présentées sous forme d’un crédit d’impôt. L’élan sera stoppé par l’accident de Vénissieux en 1999 où un véhicule GPL explose suite à un incendie criminel.
Depuis, le montage d’une soupape de sécurité a été rendu obligatoire, permettant d’éviter le risque d’explosion en cas d’incendie.

Désormais parfaitement fiable et sûr, le GPL se développe partout en Europe, mais surtout en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas, alors que la France reste dans la confidentialité... Jusqu’à l’émergence des problèmes environnementaux qui remettent sur le devant la scène le GPL pour ses faibles émissions de CO².

Le pays emblématique pour le GPL est aujourd’hui la Corée où les constructeurs nationaux comme Kia ou Hyundai proposent des véhicules hybrides GPL et mono-carburation, c'est-à-dire fonctionnant uniquement au GPL et à l’électricité.

Vendredi 6 Juillet 2012
© permis pratique


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