HNTR 350 : Une A2 sans peur et sans reproche

Elle ne manque pas de classe cette HNTR 350. Premièrement sa marque Royal Enfield fleure bon la noblesse de la motocyclette avec ses origines anglaise, mais aussi l’exotisme en étant désormais purement indienne. Ensuite sa présentation est plutôt séduisante avec ses douces formes galbées assez classiques à l’image de son réservoir, de son carter moteur gauche ou son échappement mégaphone. Il y a aussi de la modernité avec cette selle travaillée, ce gros phare à led, ses jantes à bâtons et ses choix graphiques pour sa déco. Esthétiquement et en vraie, la HNTR 350 est une indéniable réussite et alors que la qualité perçue fait bonne impression surtout à 4 500 € qui fait d’elle tout simplement la moins chère des Royal Enfield, donc aussi avec une garantie et une assistance de 3 ans, sans limites de kilométrage. Notre HNTR reste un petit prix, sérieux challengeur de l’occasion mais avec une vraie personnalité en plus.
 

En secret, la HNTR est en réalité aussi une vieille connaissance et l’évolution de la Hunter qui existe depuis des lustres. Mais tout est moderne avec un freinage ABS et une injection pour une indispensable homologation Euro5 ; comme tout le monde en fait. Pour le moteur, c’est carrément le monocylindre de la Classic qui est utilisé et sa conception très ancienne avec son piston longue course, ses deux soupapes seulement et son refroidissement par air. Des bazars qui ont un siècle et qui la dispensent même d’un compte-tours ou d’un sixième rapport. Il n’est pas question de haut régime avec une puissance de 20 ch à 6 100 tr/min, mais plutôt d’un fonctionnement réjouissant avec une jolie sonorité du passé et un peu couple à bas régime vers 4 000 tr/min. Sur ce point c’est gagné et notre Royal file a son rythme, mais distille sa petite dose de plaisirs. Énervé tout rouge un temps pendant notre essai nous avons accrochés les 120 km/h avec le goût de l’exploit. Clairement la HNTR 350 est faite pour la petite route sinueuse ou la circulation urbaine, deux endroits ou sa maniabilité et sa facilité de conduite lui donne beaucoup d’aisance. Presque confortable grâce à une selle épaisse, sa suspension arrière avec ses deux amortisseurs se retrouve néanmoins à la peine sur les chaussées dégradées, mais l’agrément est globalement préservé.
 

Pour débuter avec elle aucun problème, son poids de 195 kilos, sans être celui de sa cylindrée reste « plume » surtout avec une hauteur de selle de 785 mm qui lui permet d’être universelle. Pour débuter, attention : sa commande d’embrayage manque de progressivité au décollage, mais ensuite la sélection est douce et vous disposez d’un indicateur de rapport engagé. Si les leviers ne sont pas réglables en écartement, les poignées en forme d’olive offrent une prise en main agréable. Clairement la HNTR est accessible tout de suite après le permis. À noter que lors de la commercialisation en 2022 la HNTR était livrée avec un petit système de navigation maison le Tripper que la pénurie de puces électroniques a fait disparaître, pas grave, le bidule était très peu pratique. Pour naviguer, préférez une véritable application, utilisation possible avec la prise USB placée au niveau du guidon gauche. Avec un réservoir de 12 litres, vous avez d’ailleurs 300 kilomètres possibles.
 

La HNTR est accessible facilement et tout de suite après le permis moto sans faire peur et offre pour le prix d’une occasion un style séduisant et personnel avec un caractère moteur sympa, un freinage ABS et trois ans de garantie et d’assistance. En revanche, sa puissance est trop limitée pour permettre de se faire une véritable expérience de conduite sur ce point pendant vos deux ans probatoires en A2. L’apprentissage de la puissance même à 47 ch restera donc à faire.

Les points forts

Présentation et finition sympas
Moteur monocylindre agréable
Facilité de conduite
Petit prix
Garantie et assistance pendant 3 ans

Les petits défauts

Embrayage sans progressivité
Performance trop limitée pour l’A2