Indian Scout : La moto A2 d’exception

Autant évacuer tout de suite le motif de fâcherie, le ticket d’entrée dans le monde Indian est à 15 490 € pour la Scout, notre Scout Bobber d’essai s’affiche précisément à 15 890 €, nettement plus désirable avec son style affirmé, son petit guidon mais aussi sa selle monoplace, malheureusement. Dans le monde de la moto A2, ce niveau de tarif est clairement celui du haut de gamme, d’ailleurs la Harley-Davidson Nighster, sa concurrente la plus évidente est encore plus chère.

En revanche, avec la Scout Bobber, la première impression est meilleure par une finition de très belle facture et puis dessus tout est sublime, jusque dans les moindres recoins, prenez le moteur, ce bloc en V a la très respectable carrure de 1 133 cc est ciselé et contrasté entre le noir des carters et le rutilant des couvre-culasses. Le design du réservoir où le soin apporté à la sellerie complète le sentiment d’exclusivité particulièrement dans le monde de contrainte de l’A2. D’ailleurs à ce propos, notre Indian dispose d’un bridage ultra moderne purement électronique à 47 ch et totalement réversible pour retrouver ensuite une puissance de 95 ch, soit tout simplement maximum autorisé dans les deux cas. Pour le reste des caractéristiques, si le bel objet accuse 245 kilos, sa hauteur de selle de 65 cm est tout simplement l’une des plus basses de l’A2, même la frêle Honda Rebel 500 est plus haute. Du coup, notre Bobber est accessible à tous les gabarits et puis pour les débutants c’est rassurant car le poids est en réalité maîtrisé sans la moindre précaution. Notre selle de Bobber est tellement basse que pour trouver le contacteur à clé entre le V des cylindres, il faut se pencher, vous avez le droit de pester contre cet emplacement, inaccessible et qui interdit le couplage avec le blocage de direction, voyez plutôt le bon côté des choses, vous n’aurez jamais un vieux porte-clés devant les yeux en conduisant, mais plutôt un simple compteur de vitesse. Là, vous pouvez tout de même commencer à râler : pas d’indication de conso ou de rapport engagé. En matière d’équipement, c’est le service minimum, la plus grosse lacune concerne les leviers de frein et d’embrayage dépourvus de réglages qui imposent une contrainte à tout le monde et surtout aux nouveaux conducteurs. Remarquez qu'Harley vient tout juste de s’y mettre.

Des sensations uniques, simples mais fortes

La sonorité du moteur en V réconcilie toute le monde, elle est élégante et distinctive et dès les premiers mètres en réalité vous profitez de l’esprit américain d’Indian. Sans pouvoir le quantifier ou le mesurer, la Scout Bobber donne un plaisir unique à son guidon. Avec le bridage A2 à 47 ch, les performances sont très correctes, elles sont mêmes parfaitement en accord avec la philosophie de l’engin et vous, encore de quoi tenir la moyenne sur autoroute. Vous n’avez jamais l’impression d’être bridé, mais plutôt de faire de la moto avec une classe folle en profitant de chaque battement mécanique. Les commandes sont incroyablement douces, le frein avant particulièrement progressif et la boite de vitesse un exemple de précision et pas seulement pour une Américaine. La transmission par courroie est un véritable atout et puis c’est propre et sans entretien.

La position de conduite avec les pieds en avant demande un petit temps d’adaptation, au redémarrage vous cherchez un peu les repose-pieds, mais cette position est surtout juste éprouvante à la conduite en réalité. En résumé, la Scout possède un caractère très personnel, c’est une moto A2 qui se pilote véritablement, elle incarne l’antithèse de la conduite assistée et du contrôle électronique. Vous avez tout de même un ABS, c’est une obligation légale. Le Bobber fait partie des engins qui imposent encore une philosophie réjouissante plutôt que de la polyvalence froide. Vous forcez son rythme, elle n’est pas faite pour ça, elle manque de garde au sol, les repose-pieds frottent tout de suite, alors que la suspension arrière sera vite débordée et inconfortable. Peu importe, avec la contrainte des 47 ch, la Scout Bobber offre un tempérament unique et bien trempé qui est aussi parfaitement accessible sans la moindre contrainte à la non-expérience.

L'avis de Permis Pratique

Faire de la Scout Bobber sa première moto est donc parfaitement envisageable et même plutôt pertinent et moderne. Plastique sublime, sensations uniques, facilité de conduite mais sans fadaise, le bel objet mécanique n’est pas la moto A2 de tout le monde. Clairement, l’achat d’une Indian s’envisage pour des choix et des convictions personnelles, la Scout Bobber se finance aussi à partir de 176 € par mois.

Les points forts