Des inspecteurs formés, mais pas obligatoirement les moniteurs
Pour les moniteurs des motos-écoles, les choses sont claires, car rien n'impose de formation à ce secteur privé, néanmoins beaucoup ont souhaité être labellisés par permispratique.com en suivant volontairement une formation reconnue pour sa qualité pédagogique et informative, organisée par l'association Ligne Droite et animée par Thierry Le PALLEC.
Une transition difficile ? Peut-être…
Pour les candidats aux permis motos, sur la période fin 2012 et début de 2013, certaines difficultés sont apparues entre les absences d'inspecteurs pour les examens et les carences de formation pour les moniteurs, la mise en place des nouveaux parcours et la définition des nouvelles catégories. Une période de transition plus ou moins floue est donc inévitable, ce qui est le cas sur cetains centres d'examens depuis le 19 janvier. Les choses se metttent néanmoins en place assez facilement.
Un permis AM BSR plus valorisant
INTERVIEW : Thierry Le Pallec a participé à l'élaboration du permis 2013 en étant consultant expert moto par sa fonction de responsable moto à l'UNIC (Union Nationale des Indépendants de la Conduite).
Spécialiste de la formation deux-roues par passion Thierry Le Pallec est le responsable de l'auto-moto école CER Camargue et Nemausus à Nîmes (30), nous lui avons demandé son avis sur le permis moto 2013.
Permis Pratique : Ce nouveau permis est-il plus difficile ?
“Le permis ne va pas être plus dur ou plus facile, il va être réellement plus concret et plus proche de l'utilisation d'une moto après le permis. Les deux principales nouveautés sont notamment l’obligation de l'apprentissage du patinage de l'embrayage pour le parcours lent, qui reste indispensable dans la conduite quotidienne d'une moto, mais également l'arrêt et le redémarrage en courbe.
Nous avons également progressé en intégrant le freinage ABS dans le programme, ce qui permet de coller à la réalité. Jusqu'à maintenant, l'ABS était tout simplement interdit. Le permis moto 2013 est en parfaite adéquation avec son temps, mais nous savons bien qu'il sera sans doute périmé dans 20 ans, comme l'actuel qui fonctionnait bien à ses débuts, mais qui avait perdu contact avec la réalité que nous rencontrons quotidiennement avec nos candidats. C'est aussi la fin du chronométrage et l'apparition du radar qui indique une allure minimum pour certaines épreuves. »
Permis Pratique : Comment avez-vous travaillé à la conception de ce nouveau permis ?
« Ce nouveau permis correspond exactement au contexte actuel en s'ouvrant largement sur les deux-roues automatiques et notamment les maxi-scooters, il permet une certaine ouverture sur l'avenir et les évolutions possibles des catégories.
Nous avons également essayé de construire un permis moto qui évite la modification des motos d'apprentissage (moto-école), en offrant des épreuves qui peuvent être réalisées avec une moto de série. Aujourd'hui la situation est paradoxale, mais certaines motos ne pouvaient techniquement pas passer les épreuves et nous avions sur les plateaux de véritables prototypes avec des braquets (rapports de transmission) ajustés pour tirer plus court, des butées de direction limées pour augmenter les rayons de braquage, voire le montage de roues plus petites. Cette réalité avait une conséquence importante, un même modèle de moto (même marque, même modèle) pouvait être bien différent entre celle du plateau et celle de la vraie vie. Le projet était de recoller à la réalité. »
Permis Pratique : Avez-vous été écoutés par l’administration ?
« Les discutions et les réunions ont été longues, mais je trouve aussi que l'administration a su écouter nos retours d'expériences. En argumentant et en démontrant la pertinence de nos propos, il était facile de faire avancer les choses. Je pense qu'il n'y avait pas de blocage chez nos interlocuteurs. Il faut aussi admettre que certaines difficultés et oppositions étaient de notre côté de la table car l'univers de la formation à la conduite privilégie parfois l'aspect économique à la qualité de l'enseignement. Sur ce point, je me suis beaucoup opposé à mes collègues. Le meilleur exemple concerne l'équipement, je souhaitais personnellement aller plus loin sur l'équipement, notamment en imposant le blouson coqué. Le résultat marque certes une prise de conscience sur ce point, mais il reste encore un peu de chemin à faire. J’aurais souhaité aussi et surtout une vraie partie théorique pour aborder les problèmes liés au comportemental qui représente plus de 90 % des accidents mortels) qui devrait remplacer les questions moto qui sont les trois quarts du temps complètement nulles. »