Le cœur du problème ne réside pas sur le principe dans l’échec de l’examen à la première présentation. En effet, un certain pourcentage d’échec au premier passage d’un examen reste indispensable, tout d’abord pour crédibiliser toute formation, mais aussi et surtout dans le cas du permis de conduire, pour responsabiliser certains candidats qui minimiseraient les enjeux pour leur future vie de conducteur. Car il faut rester conscient qu’un examen ne se donne pas mais se mérite, c’est un fait. Le principe même de devoir, le cas échéant, repasser l’examen du permis B ne devrait donc pas constituer un véritable souci…sauf que le système complexe mis en place depuis ces dernières années a rendu l’accès à l’examen extrêmement difficile, à tel point que toute obligation de le repasser sonne, pour beaucoup de candidats, comme une sanction qui confine parfois à l’insupportable.
Quand l’administration devient un frein à l’accès au permis de conduire
Si, avant 1972, l’épreuve du Code de la route n’était pas encore instauré et consistait simplement à répondre à quelques questions dans le véhicule en face à face le jour de l’examen du permis, l’évolution de la signalisation et le nombre d’accidents ont démontré qu’il était nécessaire que le conducteur ait une connaissance irréprochable des règles de conduite. Ainsi fut mise en place l’épreuve sur diapositives telle que nous la connaissons aujourd’hui, premier « obstacle » avant de pouvoir obtenir le permis de conduire.
La banque de questions a évolué et s’est étoffée au fil du temps, si bien que certains candidats ont commencé à remettre en cause la légitimité de certaines questions jugées au choix trop pointues, peu claires, sujettes à interprétations diverses… La délégation de la sécurité routière a dû reconnaître elle-même que certaines questions n’étaient pas ou peu adaptées puisqu’elle s’est finalement résolue à modifier 99 de ces questions et à en supprimer 57 autres dans le cadre de la réforme du 19 avril 2010.
Le taux de réussite avait d’ailleurs stagné à plus ou moins 1 % depuis quelques années. D’après le bilan des examens du permis de conduire 2011 de la Délégation à la Sécurité et à la Circulation routières, le taux de réussite national a même légèrement baissé de 2009 à 2010 puisqu’il est passé de 64,9 % en 2009 à 63,2 % en 2010. En 2011 en revanche, le taux de réussite a augmenté d’un peu plus de trois points pour passer à 66,5 %, et encore de deux points en 2012 avec 68,6 %. Les efforts voulus par la réforme auraient peut-être payé avec un peu de retard. À voir si le résultat de l’année 2011 se maintient ou restera exceptionnel. Si l’on examine par exemple le taux de réussite de Paris qui atteint 71,8 % en 2011, on se rend compte que ce chiffre n’est pas exceptionnel et avait déjà été presque atteint à un chouia près en 2009 quand la réforme de la banque de question n’avait pas été entamée… Toujours est-il que des difficultés persistent… Et que repasser l’examen du Code peut également prendre plusieurs mois selon les départements, et coûter un prix parfois aberrant simplement pour une réinscription.
Concernant l’examen pratique du permis, l’épreuve a pris un nouveau tournant avec l’arrêté du 19 mai 2003 relatif à la réforme de l'épreuve pratique de l'examen du permis de conduire de la catégorie B, sur lequel est stipulé que la durée de l’examen pratique passera progressivement de vingt à trente-cinq minutes sur tout le territoire national. Le processus, dont la mise en place s’est achevée pendant l’année 2006, chamboule le déroulement de l’examen pratique pour les candidats, mais pas seulement, puisqu’il perturbe également toute une organisation vis-à-vis des inspecteurs du permis de conduire qui font passer l’examen. Car, dès lors que le temps de l’épreuve augmente, le nombre de candidats pouvant se présenter dans une journée pour un seul inspecteur…diminue. Pour compenser cette augmentation de 75 % de la durée de l’examen, le ministère de l’intérieur assure avoir recruté 425 inspecteurs du permis entre 2002 et 2006. C’était sans compter sur le concours du ministère des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer qui publie en 2006 une nouvelle méthode conçue à l’origine pour garantir un enseignement de qualité dans les auto-écoles : la méthode d’attribution des places dictée par la circulaire n°2006-031. Jusque-là, les places d’examen étaient attribuées selon le nombre d’inscrits, ce qui incitait d’ailleurs les auto écoles à inscrire le plus grand nombre possible de candidats dans leur établissement. Depuis 2006, la situation a complètement changé puisque à présent, le nombre de places est attribué pour l’examen théorique du Code selon le nombre de reçus, et pour l’examen pratique selon le nombre de présentés au permis pour la première fois.
Autrement dit, lorsqu’un candidat échoue aux examens, il fait perdre une place d’examen à l’auto-école et baisser son taux de réussite : le candidat malheureux devient une charge pour l’établissement. Seulement, avec un taux de réussite moyen de 59,1 % à l’examen pratique en première présentation en 2012, la tâche est rude pour présenter chaque mois une majorité constante de premières présentations, sous peine de faire passer les autres élèves ayant échoué au moins une fois à la trappe… Surtout si l’on prend en considération l’augmentation des candidats qui doivent repasser l’examen à cause des retraits de permis (ceux-ci sont estimés à 15 % des candidats qui retentent leur chance à l’examen, et qui viennent gonfler la file d’attente).
La banque de questions a évolué et s’est étoffée au fil du temps, si bien que certains candidats ont commencé à remettre en cause la légitimité de certaines questions jugées au choix trop pointues, peu claires, sujettes à interprétations diverses… La délégation de la sécurité routière a dû reconnaître elle-même que certaines questions n’étaient pas ou peu adaptées puisqu’elle s’est finalement résolue à modifier 99 de ces questions et à en supprimer 57 autres dans le cadre de la réforme du 19 avril 2010.
Le taux de réussite avait d’ailleurs stagné à plus ou moins 1 % depuis quelques années. D’après le bilan des examens du permis de conduire 2011 de la Délégation à la Sécurité et à la Circulation routières, le taux de réussite national a même légèrement baissé de 2009 à 2010 puisqu’il est passé de 64,9 % en 2009 à 63,2 % en 2010. En 2011 en revanche, le taux de réussite a augmenté d’un peu plus de trois points pour passer à 66,5 %, et encore de deux points en 2012 avec 68,6 %. Les efforts voulus par la réforme auraient peut-être payé avec un peu de retard. À voir si le résultat de l’année 2011 se maintient ou restera exceptionnel. Si l’on examine par exemple le taux de réussite de Paris qui atteint 71,8 % en 2011, on se rend compte que ce chiffre n’est pas exceptionnel et avait déjà été presque atteint à un chouia près en 2009 quand la réforme de la banque de question n’avait pas été entamée… Toujours est-il que des difficultés persistent… Et que repasser l’examen du Code peut également prendre plusieurs mois selon les départements, et coûter un prix parfois aberrant simplement pour une réinscription.
Concernant l’examen pratique du permis, l’épreuve a pris un nouveau tournant avec l’arrêté du 19 mai 2003 relatif à la réforme de l'épreuve pratique de l'examen du permis de conduire de la catégorie B, sur lequel est stipulé que la durée de l’examen pratique passera progressivement de vingt à trente-cinq minutes sur tout le territoire national. Le processus, dont la mise en place s’est achevée pendant l’année 2006, chamboule le déroulement de l’examen pratique pour les candidats, mais pas seulement, puisqu’il perturbe également toute une organisation vis-à-vis des inspecteurs du permis de conduire qui font passer l’examen. Car, dès lors que le temps de l’épreuve augmente, le nombre de candidats pouvant se présenter dans une journée pour un seul inspecteur…diminue. Pour compenser cette augmentation de 75 % de la durée de l’examen, le ministère de l’intérieur assure avoir recruté 425 inspecteurs du permis entre 2002 et 2006. C’était sans compter sur le concours du ministère des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer qui publie en 2006 une nouvelle méthode conçue à l’origine pour garantir un enseignement de qualité dans les auto-écoles : la méthode d’attribution des places dictée par la circulaire n°2006-031. Jusque-là, les places d’examen étaient attribuées selon le nombre d’inscrits, ce qui incitait d’ailleurs les auto écoles à inscrire le plus grand nombre possible de candidats dans leur établissement. Depuis 2006, la situation a complètement changé puisque à présent, le nombre de places est attribué pour l’examen théorique du Code selon le nombre de reçus, et pour l’examen pratique selon le nombre de présentés au permis pour la première fois.
Autrement dit, lorsqu’un candidat échoue aux examens, il fait perdre une place d’examen à l’auto-école et baisser son taux de réussite : le candidat malheureux devient une charge pour l’établissement. Seulement, avec un taux de réussite moyen de 59,1 % à l’examen pratique en première présentation en 2012, la tâche est rude pour présenter chaque mois une majorité constante de premières présentations, sous peine de faire passer les autres élèves ayant échoué au moins une fois à la trappe… Surtout si l’on prend en considération l’augmentation des candidats qui doivent repasser l’examen à cause des retraits de permis (ceux-ci sont estimés à 15 % des candidats qui retentent leur chance à l’examen, et qui viennent gonfler la file d’attente).